Une présidente arbitre
Selon notre Constitution,
les pouvoirs propres du président de la République sont limités
» L’article 5 de la Constitution, en particulier, dispose : « Le président de la République veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’État. »
Le président est donc un arbitre impartial qui veille à ce que le pouvoir du gouvernement n’empiète pas sur celui du Parlement, que le pouvoir central n’empiète pas sur le pouvoir local, et que le pouvoir politique n’empiète pas sur la magistrature.
Cette fonction est essentielle, car elle empêche les abus de pouvoir. Bien sûr, compte tenu du premier engagement — le RIC Constituant —, les citoyens seront les premiers garants de cet équilibre. Cependant il est important d’avoir aussi un arbitre à temps plein, afin que son activité de veille et d’alerte soit constante.
Le président préside par ailleurs le conseil des ministres (article 9) et les conseils et comités supérieurs de la Défense nationale (article 15), afin d’avoir une vue directe sur leur fonctionnement. « Présider » ne signifie pas commander, mais contrôler, veiller au bon fonctionnement. Ce contrôle s’opère au nom des citoyens qui élisent le président directement.
À chaque élection, notre Constitution est pervertie. Les candidats promettent ceci ou cela, sans se rendre compte que s’engager sur un programme de gouvernement revient déjà à trahir le statut de candidat à une fonction d’arbitrage. Cela équivaut à dire : je veux être juge et partie, je veux promouvoir des conflits d’intérêts, je veux des abus de pouvoir, et je conchie la Constitution.
Par conséquent, l’engagement à être une présidente arbitre est avant tout un engagement à combattre un système qui mène au clientélisme et à la corruption. En effet, clientélisme et corruption mènent à une méfiance générale, à de faibles niveaux d’investissement, à des dépenses inutiles, qui conduisent à une dette publique non justifiée par des investissements publics avisés.
Un projet social et économique, qu’il soit de gauche ou de droite, a avant tout besoin d’un État qui fonctionne, d’une population qui y adhère, et de faibles niveaux de corruption. C’est là notre projet de présidence. Que le gouvernement soit de gauche ou de droite, les citoyens pourront compter sur un État équitable, sans abus et sans privilèges.
Couleur politique : ni gauche, ni droite
Une idéologie civique
Partager ces deux points de notre programme est suffisant pour nous rejoindre. Nous sommes ouverts à tous, aux personnes de droite, de gauche, du centre, aux anti-capitalistes, comme aux ultra-libéraux, en passant par les socialistes, les nationalistes, les communistes, les gaullistes… Pourquoi ?
Parce que nous pensons qu’il y a beaucoup de projets de société intéressants, mais que tous, pour avoir une chance de fonctionner, ont besoin d’un État respectueux des citoyens afin que les citoyens soient à leur tour respectueux de l’État, d’un État équitable, indépendant de toute oligarchie, qui évite les cadeaux et les privilèges, et qui soit une structure au service des citoyens.
Nous pensons qu’un État dont le personnel sert ses propres intérêts au détriment du plus grand nombre est antidémocratique, qu’il soit socialiste, libéral ou nationaliste. À l’inverse, un État au service et respectueux de l’ensemble des citoyens est meilleur quel que soit son projet idéologique.
À partir de ce constat, nous demandons à nos militants de mettre provisoirement de côté leurs convictions personnelles, et de se mobiliser pour bâtir les fondements qui permettront ensuite des projets de société efficients : à savoir des institutions civiques basées sur le respect de chaque citoyen.
Aujourd’hui, nous vivons l’exact inverse : les pouvoirs se concentrent, les présidents façonnent la France à leurs idées farfelues, les contre-pouvoirs sont affaiblis, et les citoyens ne comptent plus.
Tous les candidats à la présidence qui proposent un projet de société entretiennent cette régression autoritaire. Nous avons l’impression de choisir entre des idées différentes, mais nous percevons qu’aucun d’eux n’est digne de confiance, en particulier parce qu’aucun d’eux ne sera arbitre et garant du fonctionnement équitable de nos institutions. La plupart, en revanche, espèrent se servir de ce système oligarchique, irrespectueux et clientéliste, pour le mettre au service de leur idéologie.
C’est pourquoi le seul programme capable de porter la France vers la modernité et d’empêcher sa régression est celui d’un président arbitre, au-dessus des partis, neutre idéologiquement, qui vise uniquement à permettre aux Français de mettre les institutions à leur service en les invitant à voter sur l’instauration du RIC Constituant.
(Pour approfondir la question du « président arbitre », lire notre article : « Président arbitre ou président capitaine ? »)